Allégorie du transport

À l’endos du billet de 2$ de 1935 et du billet de 10$ de 1937 (voir image #1) figure l’allégorie du transport. Ce thème allégorique est un thème fondamental pour le Canada puisque sans le développement du transport, le Canada n’aurait pu être ce qu’il est; un pays. Le développement d’un réseau de transport à échelle nationale a permis d’interrelier les provinces et de consolider le positionnement du Canada sur son territoire. Étant l’élément de fondation du pays, le réseau ferroviaire et maritime (canaux et écluses) est, de loin, l’élément le plus important dans la naissance et l’affirmation du Dominion dans son territoire.

Image #1

Le transport, au Canada, en 1935-1937 représente beaucoup pour l’élite puisqu’il s’agit d’un accomplissement technique rendant donc le dominion davantage un pays qu’une simple colonie.  Étant largement financé par le gouvernement fédéral, le réseau ferroviaire permet le développement et l’approvisionnement des régions éloignées productrices de ressources naturelles tels le bois et les céréales.  Bien qu’il y ait une question d’occupation territoriale et de stratégie militaire, le chemin de fer, un coup implanté, sert aussi au développement des entreprises privées des grandes villes tel que Montréal et des compagnies de transport commercial.  D’un point de vue du développement, le chemin de fer a permis de peupler et de développer l’Ouest canadien, ce qui consolide la position du Canada comme quoi l’Ouest est leur possession (fût une époque où les États-Unis étaient tellement expansionniste qu’ils avaient des visées territoriales au dépend du Canada).  D’un point de vue militaire, un réseau de chemin de fer permet de déployer des troupes plus rapidement et l’occupation du territoire permet une présence concrète de la zone à protéger.  Outre le chemin de fer, bien qu’il s’agisse d’une prouesse technique mis à la vue d’une large majorité de canadien, les canaux et écluses sont aussi des infrastructures de transport d’une grande importance puisque ceux-ci permettent aux gros navires de transport issus des nouvelles technologies de locomotion d’atteindre les ports de l’Ontario et des Grands-Lacs.  Bien que l’essor des transports ait été orchestré par l’élite financière du pays (tend les grandes compagnies que le gouvernement fédéral) et que le ruissellement de richesses engendré par le réseau de transport en a majoritairement profité à ceux-ci, le transport est présenté comme un accomplissement pour le peuple puisque que ceux-ci aussi en profite parce qu’ils peuvent se déplacer plus efficacement et rapidement qu’auparavant.  C’est donc pour cette raison que le transport est présenté sur une dénomination moyennement accessible pour exposer à leur porteur que le Canada se présente comme un modèle de transports modernes et efficaces.  D’une fort simple composition en deux plans, l’œuvre de l’allégorie du transport se présente d’un premier plan occupé par la personnification même du transport et d’un deuxième plan occupé par une dense ville et plusieurs moyens de transport.  D’abord, le premier plan (zone rouge de l’image #2), occupé par la personnification du transport, est représenté par un Mercure aillé (voir la mise en évidence A de l’image #2), portant le casque du messager et le sceptre aillé, surplombant le globe terrestre. Cette présentation de mercure permet de constater que le transport; soit Mercure aillé, permet de contrôler et dominer tous les espaces possibles; soit représenté par le globe, rendant donc le transport l’élément fondamental pour occuper et conserver l’espace que l’on détient; soit la grande étendu du Canada.  Pour ce qui est du deuxième plan (zone en jaune de l’image #2), occupé par une ville aux allures technologiques, il est caractérisé par la représentation de l’ensemble des moyens de transport les plus modernes de la décennie de 1930, soit le train, le navire et l’avion, faisant donc la promotion de moyens de transport d’envergure nationale.  Pour ainsi dire, la présentation simple de l’allégorie du transport se démarque des autres dénominations par une figuration peu ambiguë, permettant donc à l’entièreté de ses porteurs de comprendre et assimiler le message d’innovation en matière de transport que le Dominion veut faire véhiculer (sans vouloir faire un jeu de mot) aux nouveaux arrivants et aux actuels occupants.

Image #2

Sources :
Banque du Canada. (2006). L’œuvre artistique dans les billets de banque canadiens. Ottawa. Canada

Graham, R. J. (2017). A Charlton Standard Catalogue;
Canadian Government Paper Money. 29em édition, The Charlton Press. Toronto. Canada. 424 p.
Linteau, Paul-André. (2014). Que Sais-je?; Histoire du Canada. 5em édition. Paris. France. 126 p.