Le monnayage de la Grande Mademoiselle, princesse de Dombes et cousine du Roi Soleil

ANNE-MARIE LOUISE D’ORLEANS DE BOURBON-MONTPENSIER (1627-1693) : UN PERSONNAGE HAUT EN COULEUR

Anne-Marie Louise d’Orléans, plus connue sous le nom de la « Grande Mademoiselle », est la fille de Marie de Bourbon-Montpensier et de Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII.

Marie de Bourbon-Montpensier (1605-1627), mère d’Anne-Marie Louise, est la fille unique d’Henri de Dombes et d’Henriette Catherine de Joyeuse, naît le 15 octobre 1605.

En raison de la fortune de Marie de Bourbon-Montpensier, Henri IV fait signer un acte de mariage avec son deuxième fils, Nicolas duc d’Orléans, alors qu’elle n’est âgée que de trois ans. Nicolas meurt en 1611, si bien que Marie de Médicis, veuve d’Henri IV assassiné le 14 mai 1610, propose son troisième fils, Gaston, duc d’Anjou, pour remplacer le fiancé décédé.

L’union de Gaston et Marie a lieu à Nantes le 5 août 1626. Elle donne naissance, au palais du Louvre à Paris, à une fille le 29 mai 1627, Anne-Marie Louise d’Orléans de Bourbon-Montpensier, future Grande Mademoiselle, mais meurt à la suite de ses couches le 4 juin 1627, laissant l’usufruit de la principauté de Dombes à son mari Gaston, frère du roi de France Louis XIII (Louis XIII étant le père de Louis XIV, Gaston se trouve être l’oncle paternel du Roi Soleil.).

Gaston d’Orléans dit « le Grand Monsieur » (Pour le distinguer du frère de Louis XIII, Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV, est appelé « le Petit Monsieur »), (1608-1660), le père d’Anne-Marie Louise, est le troisième fils d’Henri IV et de Marie de Médicis. Il reçoit le titre de duc d’Orléans après la mort de son frère Nicolas, en 1611. Il est alors fiancé la même année à la fille du duc Henri de Bourbon-Montpensier, Marie de Bourbon-Montpensier, qu’il épouse en 1626.

Marié contre son gré, Gaston d’Orléans porte peu d’affection à sa fille. Devenu veuf, Gaston est usufruitier pour sa fille jusqu’à la période 1650-1657. C’est un conspirateur né. Il soutient d’abord sa mère, Marie de Médicis, dont il est le fils préféré contre son frère Louis XIII. Il rentre en grâce en 1625, mais participe encore à la Journée des Dupes en 1630. Il est obligé de quitter le royaume, se réfugie en Lorraine et complote avec le Duc Charles IV dont il épouse, en 1632, la sœur, Marguerite de Lorraine (1615-1672) qui lui donnera trois filles. La Grande Mademoiselle prend en grippe sa belle-mère, Marguerite de Lorraine. Elle lui reproche de vouloir la dépouiller au profit de ses demi-sœurs à qui elle donne cependant toute son affection.

En 1641, Louis XIII envahit la Lorraine et casse le mariage de son frère.

A la fin du règne de Louis XIII, après la mort de Richelieu, Gaston se réconcilie avec son royal frère. Lorsque Louis XIII décède, il va être un des principaux acteurs de la Fronde entre 1645 et 1654.

Entre temps, en 1650, la Grande Mademoiselle est émancipée par Louis XIV.

En 1652, Anne-Marie Louise avait rejoint son père dans le clan des Frondeurs contre le pouvoir royal. Le 2 juillet 1652, lors de la bataille du faubourg Saint-Antoine, elle avait fait tirer les canons de la Bastilles sur les troupes royales pour sauver son cousin le Prince de Condé, pour lequel elle nourrissait des projets matrimoniaux.

Cet épisode frondeur ruina sa réputation auprès du roi qui l’exila trois ans en Bourgogne (1652-1655), sur ses terres de Saint-Fargeau. Entre 1655 et 1657, elle visita ses provinces et écrivit ses Mémoires. Elle y raconte ses souvenirs comme une poignante confession. Elle brosse son portrait, confie ses états d’âme sans fausse pudeur. Encore lues de nos jours, ses Mémoires sont un témoignage important, unique de la vie d’une femme au XVIIe siècle, prisonnière de son éducation et de son rang. Là où les autres mémorialistes disent ce qu’ils ont vécu, elle, dit ce qu’elle a ressenti.

Le roi ne la rappela à la Cour qu’en 1657.

Après 1657, Gaston rentre en grâce et rend la Dombes à sa fille unique Anne-Marie.  Il meurt en 1660 en laissant ses collections à son neveu Louis XIV, « Roi Soleil », cousin germain de la Grande Mademoiselle.

En 1660, Mademoiselle de Montpensier, la plus riche héritière de France, achète le comté d’Eu (Elle s’installera au château d’Eu en 1677 et le transformera pour y aménager un jardin à la française.).

Son immense fortune attire à elle les plus brillants partis d’Europe. Elle faillit épouser nombres de princes et souverains, mais cela ne se fit pas à cause de son encombrante fortune, de son père et de son cousin royal qui étaient jaloux de ses prétendants, à cause aussi de la haute opinion qu’elle avait de son rang. Son cousin Louis XIV, qui avait onze ans de moins qu’elle, lui aurait convenu, mais Mazarin avait tout fait pour s’opposer à une telle union, s’attirant l’inimitié de la princesse.

En 1670 Anne-Marie, âgée de 43 ans, qui vit à la Cour auprès de son royal cousin y rencontre Antonin de Lauzun, duc de Lauzun et marquis de Puyguilhem (prononciation à la Cour de France : Péguilin), de six ans son cadet. Elle en tombe amoureuse folle.

Antonin est le fils de Gabriel Nompar de Caumont, comte de Lauzun et de Charlotte de Caumont La Force, fille d’Henri-Nompar de Caumont, duc de la Force.

Son père l’envoie auprès de son cousin le maréchal de Gramont qui le fait inscrire dans une des nombreuses académies militaires de Paris comme simple cadet de Gascogne.

Très rapidement, il devient le favori de Louis XIV, qui l’avait remarqué chez la comtesse de Soisson pour sa liberté d’esprit et son insolence et le nomme successivement gouverneur du Berry, maréchal de camp et colonel général des dragons. Etabli à la cour galante, les méchantes langues affirment qu’il entretient une liaison avec sa cousine Catherine Charlotte de Gramont, épouse de Louis Ier de Monaco.

Capitaine au régiment de Gramont, Turenne le fait nommer colonel-lieutenant du régiment de dragons-étrangers du roi, à partir du 23 janvier 1658 puis capitaine de la maison des gentilshommes de la maison du Roi du bec de corbin.

En 1669, le roi promet à Lauzun la charge de grand maître de l’artillerie de France, mais Péguilin a la maladresse d’ébruiter cela. Louis XIV revient alors sur sa promesse.

Lauzun a l’audace inconcevable de se glisser sous le lit de Madame de Montespan et du Roi car il veut connaître les causes de ce revirement. Lauzun comprend alors que Madame de Montespan l’a trahi et peu après, lors d’une rencontre la traite de « pute à chien ».

Une scène épouvantable s’ensuit : Lauzun brise son épée devant le Roi qui jette sa canne par la fenêtre « pour ne pas frapper un gentilhomme » (Selon les Mémoires du Marquis de Saint-Simon). Lauzun est envoyé quelques jours à la Bastille.

De retour à la Cour, il retrouve la faveur du Roi qui le nomme capitaine de la première compagnie des gardes du Roi. Puis, en 1670, il devient lieutenant général des armées. Il commande l’armée qui accompagne le Roi en Flandres.

Séducteur invétéré, il accumule les conquêtes féminines. La Grande Mademoiselle le demande en mariage. Louis XIV y consent, puis se ravise au bout de trois jours sans doute sous la pression de la Reine et des Princes du sang.

Cependant, il est probable que les deux amants se marièrent quand même, secrètement.

Peu après, le 25 novembre 1671, Lauzun est arrêté au château de Saint-Germain soit parce qu’il avait épousé secrètement la Grande Mademoiselle, soit sur l’intervention de Madame de Montespan qu’il avait outragée. Il est conduit et emprisonné à Pignerol. Il y séjourne jusqu’en 1681.

Pour tenter d’obtenir la libération de son bien-aimé, prisonnier à Pignerol, la princesse de Dombes propose de faire don à Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine (qui sera légitimé en 1673 ), fils de Louis XIV et de Madame de Montespan : du comté d’Eu (Le comté d’Eu revient ensuite au duc de Penthièvre, fils du comte de Toulouse, frère cadet du duc de Maine,en 1725.), de la baronnie de Beaujolais et de la principauté de Dombes (qui sera échangée le 28 mars 1762 contre le Duché de Gisors. A partir de cette date, la principauté de Dombes revient à la Couronne de France.) dont elle jouira jusqu’à sa mort.

« Personne n’ignore comment celle-ci, pour tirer de prison le comte de Lauzun qu’elle avait épousé en secret, se vit obligée d’abandonner sa principauté des Dombes à Louis XIV, qui en avantagea le Duc de Maine, un de ses bâtards légitimés (Poeys d’Avant, Les monnaies féodales françaises, Tome 3, p.86-87). »

Selon Le Fond de Dreux (registre parlementaire), la Grande Mademoiselle obtint cependant de la Couronne royale, le 2 février 1681, 1 600 000 francs de compensation pour la perte du comté d’Eu et de la baronnie de Beaujolais.

Cependant, en 1684, la Grande Mademoiselle et Péguilin se séparent.

Anne-Marie Louise d’Orléans meurt en 1693 (sans héritier), au palais du Luxembourg à Paris, laissant la principauté de Dombes au duc de Maine, comme convenu. Elle est inhumée en l’église abbatiale de Saint-Denis, dans le caveau des Bourbons. Son cœur est porté à la Chapelle Sainte-Anne de l’église du Val-de-Grâce (nommée aussi la « chapelle des cœurs » car elle renferme les cœurs embaumés de quarante-cinq rois et reines de France). En 1793, lors de la profanation du tombeau royal, son cœur disparaît.

LA PRINCIPAUTE DE DOMBES

La Dombes était au départ une seigneurie souveraine sur la rive gauche de la Saône en terre d’Empire. Pays relativement pauvre, avec des marais insalubres, la Dombes eut son destin changé par son rattachement aux domaines de la maison de Bourbon, en plusieurs étapes de 1400 à 1424.

« Les contrées dont elle fut formée firent d’abord partie du royaume de Bourgogne. Trévoux, qui devient sa capitale, ne fut primitivement qu’un village, et ce n’est guère qu’au commencement du XIVe siècle qu’il prit une certaine importance. Les sires de Villars, qui, en 1238, ajoutèrent à leur nom celui de Thoire, par suite du mariage d’Agnès de Villars avec Etienne II, sire de Thoire, en Bugey, furent les premiers maîtres du pays de Dombes. Ces seigneurs, soit par incurie, soit par indolence, ne soutinrent pas leur pouvoir et s’occupèrent peu de leurs intérêts, si bien qu’en 1402 Humbert VII, voyant l’abaissement de sa maison et n’ayant pas d’enfants auxquels il pût faire passer ses biens, vendit les seigneuries de Trévoux, d’Ambérieux et du Chatelard, avec toutes leurs dépendances, à Louis II, duc de Bourbon, qui possédait déjà une partie des Dombes, par suite de la cession qui lui avait été faite deux ans auparavant par Edouard II, sire de Beaujeu, mort sans enfants. La puissante maison de Bourbon ne put pas conserver sans interruption, pendant plus d’un siècle, la seigneurie de Dombes. Après la mort de Suzanne, Charles de Bourbon, comte de Montpensier, se vit disputer la succession par la Duchesse d’Angoulême, mère de François Ier, et en 1522 ses biens furent mis sous le séquestre. Un arrêt du parlement réunit (en 1527) les Dombes au domaine royal ; elles ne furent rendues qu’en 1560 à la famille des Bourbon-Montpensier, qui en jouit jusqu’en 1693, c’est-à-dire jusqu’à la mort de Mademoiselle d’Orléans (Poeys d’Avant, Les monnaies féodales françaises, Tome 3 (p. 86-87 ; planche XVI)). »

LE MONNAYAGE DE LA GRANDE MADEMOISELLE

Bien qu’Anne-Marie Louise, la « Grande Mademoiselle », eût été émancipée le 7 décembre 1650 par Louis XIV et pût donc jouir de la principauté de la Dombes et y exercer sa pleine souveraineté, on ne changea pas immédiatement les coins monétaires et on continua à frapper au nom de Gaston une série d’écus en argent et leurs fractions copiées sur la série créée en France en 1641. Il y eut même en 1652 un louis d’or sur lequel on garda les quatre L au lieu d’y mettre les quatre G de Gaston.

Dans la Notice sur la monnaie de Trévoux et de Dombes (P. Mantellier, Notice sur la monnaie de Trévoux et de Dombes, 12 rue Vivienne, Rollin, Paris, 1844, p. 75 ), nous pouvons lire : « Le 7 décembre 1650, mademoiselle de Montpensier ayant atteint sa vingt-troisième année, Louis XIV l’émancipa sous le conseil de Michel Langlois, avocat au parlement de Paris, et lui délaissa la jouissance de ses biens ; ce dont le duc d’Orléans et Mademoiselle donnèrent avis au parlement de Dombes, qui enregistra les lettres de sa Majesté. »

Suite à la Fronde, dans laquelle elle était appliquée, elle fut exilée de la cour de Louis XIV jusqu’en 1657 et voyagea à partir de 1655. Au cours d’un séjour à Lyon, elle visita sa principauté.

Son propre monnayage commença en cette période de 1657. Il se composait principalement de fractions de l’écu d’argent : des sixièmes (10 sols) et des douzièmes (5 sols), imitation du cinq sols créé en 1641 sous Louis XIII. Ces douzièmes d’écu d’Anne-Marie Louise, émis en grande quantité, sont connus sous le nom de demoiselles, mademoiselles (Anne-Marie Louise surnommée « La Grande Mademoiselle » ou « Grande Demoiselle, d’où le nom de « mademoiselle » ou « demoiselle » donné au « luigino ». ), ou luigini (« Luigino » est un mot italien qui signifie « petit louis ». Ce nom fait référence à différents souverains du nom de Luigi, soit Louis en italien.). Ils furent vite abondamment contrefaits pour être exportés dans le Levant (Empire Ottoman dont la Turquie et Arabie) où ils rencontrèrent un succès considérable car ils correspondaient au huitième de la pièce de huit réaux (Un réal, des réaux. ), qui était utilisée pour le commerce en Méditerranée, et servaient à réaliser des parures.

Ce cinq sols de Louis XIII sera aussi copié ou imité par beaucoup d’ateliers du sud de la France et d’Italie : par les grands seigneurs d’Orange, du Comtat, de Monaco ou de Neuchâtel, puis contrefaite en Italie par de très nombreux ateliers comme Arquata, Campi, Fosdinovo, Gênes, Livourne, Lucques, Malaspina, Mantoue, Spinola sous le nom de « luigino ».

L’atelier pontifical d’Avignon frappera aussi des « luigini » sous le pontificat d’Alexandre VII (1655-1667).

Les « luigini » frappés en Italie avaient un titre d’argent bien inférieur aux 1/12 d’écus frappés dans les ateliers monétaires français, ce qui a entraîné une méfiance vis-à-vis de cette monnaie, et sa disparition. Ce phénomène de contrefaçon poussa la monnaie de Trévoux à interrompre ses émissions de douzième d’écu.

En ce qui concerne la lettre A de l’atelier de Paris que nous retrouvons sur les monnaies d’argent de « la Grande Mademoiselle », une hypothèse avait été émise en 1848, par A.M. Alexandre Sirand, dans Monnaies inédites de Dombes (A.M. Alexandre Sirand, dans Monnaies inédites de Dombes, Imprimerie de Milliet-Dottier, Bourg-en-Bresse, mai 1848, p.84), « la lettre A que nous voyons sur cette monnaie de Mademoiselle, prouve qu’elle faisait frapper à Paris sans doute là tout était fabriqué ». En 2014, Arnaud Clairand de CGB, après des recherches très poussées, affirme : « l’atelier A est bien Trévoux même si les ordres sont donnés de Paris. »

Le conseil souverain de Dombes siégeait à Paris près de la personne de Mademoiselle. Ses attributions étaient à peu près celles du conseil d’Etat en France. En 1672, une nouvelle émission de pièces avait été ordonnée : par arrêt de l’année 1672, le conseil souverain avait ordonné une nouvelle émission de pièces d’argent : d’un quart d’écu (quinze sous ( « Sou », du latin « solidus », se dit « sol » en ancien français.) ou sols tournois), d’un demi-écu (En 1673, de nombreux demi-écu furent émis.) (trente sols) et d’écu (soixante sols ou 3 livres tournois), et de liards de billon (trois sols), à la charge de payer à Son Altesse Royale cinq sols par marc (poids de huit onces servant à peser les monnaies d’or et d’argent) pour la monnaie d’argent et trois sols pour les liards (P. Mantellier, Notice sur la monnaie de Trévoux et de Dombes, 12 rue Vivienne, Rollin, Paris, 1844, p. 92).

La Grande Mademoiselle fit fabriquer par ailleurs des douzains (un douzain = un sol
tournois).

La monnaie d’argent de Dombes, qui présentait le profil de la princesse Anne-Marie Louise d’Orléans, était particulièrement appréciée car c’était une des rares monnaies à présenter une figure féminine.

Les monnaies de Mademoiselle, particulièrement celle de cinq sols, étaient de si bon aloi qu’elles eurent un cours très répandu, et que bientôt on les vit imitées par le prince d’Orange, le marquis de Fos di Novo, les Doria de Gènes et plusieurs princes d’Italie et d’Allemagne.

Des monnaies d’or auraient aussi été frappées sur ordre de la princesse de Dombes : des sequins imitant ceux des doges de Venise et des pistoles d’or, modules d’inspiration espagnole (escudo) plus petits que les écus ou louis français.

Il paraît que Mademoiselle s’attira des reproches du doge pour avoir imité les sequins
d’or de Venise au type de saint Marc (Manuels-Rouets, Nouveau manuel de numismatique du Moyen Age et Moderne, Rouets, Paris, 1851, p. 242).

 Les derniers ordres de frappes de monnaies de Dombes datent de 1673 et l’atelier ne semble pas avoir fonctionné au-delà de 1675.

En 1681, Mademoiselle céda la principauté au fils naturel de Louis XIV et de madame de Montespan, le duc de Maine, Louis Auguste Ier de Bourbon (Surnommé par ses détracteurs, le « Gambillard » car il boite, cf. Madame de Sévigné.) (1670-1736), élevé par Madame de Maintenon qui deviendra la deuxième femme de Louis XIV.

En 1693, à la mort de la Grande Mademoiselle, Louis Auguste Ier de Bourbon peut jouir des titres et privilèges de la principauté de Dombes conformément au contrat de 1681.

Contrairement à la princesse, Louis Auguste Ier de Bourbon réside dans son château de Trévoux, y rapatrie le Parlement de Dombes et favorise l’installation d’une imprimerie qui éditera les Mémoires de Trévoux.

Lorsqu’il décède, le 14 mai 1736, son fils aîné, Louis Auguste II de Bourbon (1700-1755), hérite de la principauté de Dombes.

En 1755, à la mort de ce dernier sans héritier, son frère cadet, Louis Charles de Bourbon (1701-1775) hérite à son tour, de la Dombes.

En 1762, il l’échange contre le duché de Gisors et les terres de Gretz-Armanville et Pontcarré, propriétés de Louis XV.

En 1762, la Dombes est donc acquise à la couronne de France sans que l’activité monétaire n’eût jamais été rétablie depuis 1675.

 

 

Remerciements aux collectionneurs passionnés, à Arnaud Clairand de CGB et à Jean Claude Laurin, créateur du blog Les monnaies de Dombes, à l’Académie de Dombes et à Carine Raemy-Tournelle, conservatrice au Musée monétaire cantonal de Lausanne (Suisse).

 

 

Monnaies et Détections, n°78, octobre-novembre, « Le monnayage de la Grande Mademoiselle, princesse de Dombes et cousine du Roi Soleil », pp. 36-42

Numibec, n°9, novembre 2014, « Le monnayage de la Grande Mademoiselle, princesse de Dombes et cousine du Roi Soleil », p. 5-14